Retrouvez l'analyse de la presse internationale sur le risque médical par le Professeur Amalberti. À la une ce mois-ci : les patients sont-ils mieux pris en charge par des chirurgiennes ? Quelles solutions pour améliorer le bien-être des médecins en Angleterre ? Pourquoi les technologies de santé restent-elles si mal intégrées pour les patients multimorbides (France, Pays-Bas, États-Unis) ? Les visites de sécurité hospitalières en Espagne font-elles vraiment la différence ? Le burnout des soignants américains a-t-il changé avant et après le Covid ? Comment le Danemark améliore-t-il le pronostic après chirurgie abdominale d’urgence ?...
Beaucoup d’interventions ponctuelles dans le secteur médical s’avèrent couronnées de succès mais ne sont pas suivies de généralisation et de passage à l’échelle par la suite. Les auteurs proposent un essai de généralisation de stratégie de réduction des usages abusifs de perfusions veineuses périphériques et de sondes urinaires.
Les bonnes pratiques choisies dans ce travail par cette équipe néerlandaises peuvent être résumées par un slogan "c’est mieux sans cathéter et sondes" (better without catheter - la traduction de cathéter couvrant aussi en anglais l’idée de sondes urinaires, ce qui n’est pas le cas en français). Les auteurs l’ont proposé à 39 hôpitaux (la moitié des hôpitaux publics du pays) sur une période de 21 mois avec un programme d’engagement fondé sur des réunions récurrentes de rappel et renforcement par vidéo, et des mails ciblés sur les acteurs responsables. Après cette période de renforcement, les auteurs ont proposé un questionnaire d’évaluation aux responsables et acteurs médicaux concernés par ces pratiques pour faire le bilan, en demandant d’identifier les barrières restantes, et les éléments qui ont facilité l’adoption dans la pratique de l’action souhaitée.
Les résultats sont très variables d’un hôpital à l’autre, certains n’ayant pas encore commencé après ces 21 mois de promotion, 6 ayant tout mis en place et tous les autres restant dans une situation intermédiaire. Les barrières identifiées sont essentiellement liées aux manques de ressources (humaines), de temps, et de composition des équipes (turnover notamment). Le point le plus déterminant semble être le portage local de l’action par des référents respectés, médecins et infirmiers.
Au total, le programme a démontré sa capacité à installer de façon plus pérenne une bonne pratique, mais avec toutefois 4 facteurs clés dans sa réussite : une promotion récurrente et constante, une traduction pratique sur le terrain sur des cas accessibles et compris de tous, une capacité d’adaptation selon les services et les patients, et l’engagement de pairs jouant le rôle de référents.
Plusieurs résultats déjà publiés montrent que la concordance entre le sexe du médecin et le sexe du patient-médecin peut améliorer les résultats pour les patients, en particulier pour les femmes. Mais on en sait moins sur la question de savoir si les résultats à long terme diffèrent en fonction du sexe du chirurgien.
Cette étude américaine tente de répondre à cette question en comparant les résultats postopératoires à long terme en fonction du sexe du chirurgien et de la concordance entre le sexe du patient et celui du chirurgien.
Il s’agit d’une étude transversale menée sur la base des données de réclamations de paiement à l'acte de Medicare de 2016 à 2019 dans les hôpitaux d’aigu aux États-Unis. Les bénéficiaires de Medicare inclus dans l’étude sont âgés de 65 à 99 ans et ont subi 1 des 14 chirurgies électives ou émergentes.
Les taux de mortalité, de réadmission et de complications postopératoires à 90 jours et à 1 an ont été comparés en fonction du sexe du chirurgien et de la concordance entre le sexe du patient et celui du chirurgien. Les résultats sont ajustés aux pathologies et à chaque hôpital.
Parmi les 2 288 279 patients opérés, 129 528 l'ont été par des femmes (5,7%) et 2 158 751 par des hommes (94,3%).
Globalement on retient que les patients opérés par des femmes ont connu un taux de mortalité à long terme plus faible que ceux opérés par des hommes (taux de mortalité ajusté à 90 jours, 2,6% pour les femmes contre 3 % pour les hommes (P < 0,001).
Pour les patients femmes, la concordance entre le sexe du patient et celui du chirurgien s’associe à des taux de réadmission à long terme plus faibles (taux de réadmission ajustés à 90 jours, 7,3% contre 7,7% avec des chirurgiens hommes, P = 0,001) et de complications plus faibles ajustés à 90 jours, 12,2% contre 12,8% ; P = 0,005)
Pour les patients de sexe masculin, les taux de réadmission et de complications à long terme ne différent pas entre les patients traités par des chirurgiens femmes et ceux traités par des chirurgiens hommes. Des tendances similaires ont été observées entre les résultats des patients à 90 jours et à 1 an.
En conclusion, les patients, hommes et femmes, traités par des chirurgiens féminins ont connu des taux de mortalité postopératoire à long terme inférieurs à ceux traités par des chirurgiens masculins. La concordance entre le sexe du patient et celui du chirurgien a été associée à des taux de réadmission et de complications à long terme inférieurs pour les patientes, mais pas pour les hommes. Ces tendances n'ont été observées que pour les interventions non urgentes et peuvent ne pas être généralisées à d'autres populations, telles que les patients plus jeunes.
Le bien-être des professionnels de santé est reconnu influencer directement la qualité et la sécurité des soins dans toutes les pratiques. Malheureusement, c’est plutôt le constat d’un mal-être qui continue à persister et même à s’amplifier.
Cette équipe anglaise (Exeter, Oxford) recueille et analyse sur le terrain les solutions possibles pour améliorer ce bien-être et les conditions de travail des médecins hospitaliers.
Les entretiens sont conduits avec 124 médecins hospitaliers de 8 hôpitaux anglais.
Les résultats mettent en évidence quatre facteurs clés à l’amélioration recherchée :
"Ne pas blesser le docteur" devrait devenir une priorité égale au principe historique de "Ne pas blesser le patient" (first do not harm). Les solutions d’amélioration du bien-être et des conditions de travail doivent être pensées dans le temps long avec une planification effective et intégrée à la réalité des activités. Beaucoup d’intervention jusque là proposées ne remplissent pas ces critères, trop ponctuelles, trop exigeantes, irréalistes parfois. Il faut savoir revenir à des actions réalistes, bien ciblées sur les causes et comprises de tous.
Ces auteurs italiens proposent une revue de littérature sur les conditions favorisantes ou contraires au travail pluriprofessionnel en équipe à l’hôpital dont on sait l’importance pour la sécurité du patient.
La revue a porté sur 17 études publiées jusqu’en 2024. Elle met en avant quatre facteurs clés :
Au total ce sont 36 variables identifiées, dont 6 sont plutôt négatives pour l’installation du travail en équipe (au premier rang desquels les turnovers importants des professionnels), 6 sont franchement positives (au premier rang desquels un climat d’écoute réciproque) et 20 sont d’effet variable selon la maturité du service et de l’institution, et de la stabilité - ou pas - d’un contexte favorable (e.i : gouvernance, pression de la demande, effectifs, climat et culture de sécurité).
Cette étude systématique, co-authorée par des chercheurs français, hollandais et américain, porte sur 148 dispositifs numériques d’assistance médicale approuvées par la Food and Drug Administration américaine et/ou par l’ORCHA App Library from National Health Service Somerset (entité médicale évaluant les dispositifs de santé notamment numériques pour le compte des autorités anglaises). Ces dispositifs peuvent être prescrits aux patients souffrant de cinq maladies chroniques (diabète de type 2, hypertension, bronchopneumopathie chronique obstructive, ostéoporose et ostéoarthrite).
Dans le détail, l’étude - conduite entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2022 - a consisté à travailler de façon hypothétique sur une patiente âgée multimorbide atteinte de 5 maladies chroniques (diabète de type 2, hypertension, maladie pulmonaire obstructive chronique, ostéoporose et ostéoarthrite) et étant éligible à des dispositifs médicaux numériques de surveillance disponibles aux États-Unis et au Canada.
Après avoir résumé les fonctions élémentaires de chaque dispositif (les caractéristiques précises permettant de surveiller, de traiter et/ou de gérer les affections), une évaluation a été entreprise pour déterminer le nombre le plus faible de dispositifs que cette patiente hypothétique devrait se voir prescrire pour bénéficier des fonctions numériques que les professionnels de la santé considèrent comme importantes.
Au total, 148 dispositifs ont été identifiés. Seuls 5 de ces dispositifs (3,4 %) étaient destinés à deux pathologies ou plus. Les dispositifs offraient 140 fonctions élémentaires, allant de l'enregistrement, du suivi ou de la visualisation des paramètres de santé à la fourniture d'informations aux thérapies numériques avec des interventions juste à temps.
La patiente hypothétique devrait se voir prescrire jusqu'à 13 applications et 7 dispositifs (un tensiomètre, une montre intelligente, un oxymètre de pouls, un pèse-personne connecté, un inhalateur muni d'un capteur pour surveiller l'observance, un moniteur de la fonction pulmonaire et un capteur de glycémie) pour bénéficier de 28 fonctions qu'au moins 3 des 5 professionnels de la santé considéraient comme importantes.
En conclusion, on retient que dans l’état actuel de l’offre du marché numérique, moins de 5% de ces dispositifs ont été développés pour au moins deux pathologies ou problèmes ; du coup cette patiente hypothétique multimorbide devrait utiliser au moins 15 dispositifs différents pour bénéficier des fonctions numériques jugées nécessaires par les cliniciens.
Les chirurgies abdominales majeures réalisées en urgence ont plutôt mauvais pronostic. Il est toutefois intéressant de savoir si les avancées technologiques et de prise en charge accumulées dans les temps récents ont amélioré ce mauvais pronostic général.
Ces auteurs danois ont conduit une étude nationale rétrospective sur le pronostic et les complications à 30 et 60 jours de toutes les chirurgies abdominales à risques réalisées en urgence au Danemark de 2020 à 2022.
L’étude porte sur un total de 61 476 patients éligibles (âge moyen 66,2 ans, 56,7% de femmes).
Le nombre annuel de chirurgie de ce type est resté constant (3 065 +/-165 par an). La mortalité à 30 et 60 jours a baissé (de 25% à 13% à 30 jours ; de 33% à 18% à 60 jours, P<.001)).
La durée moyenne d’hospitalisation a baissé aussi de façon significative (10 (5-17) jours à 6 (4-13) jours P < .001).
Le taux de complications s’est moins spectaculairement amélioré passant de 49 à 44% à 30 jours, et de 53 à 48% à 60 jours (les deux écarts étant tout de même significatifs).
Les réadmissions à 30 et 60 jours ont en parallèle considérablement augmenté passant respectivement de 9% et 13% à 25 et 33% (P.001).
Au bilan, on retrouve ici le fait que la mortalité a baissé, que les complications continuent à être nombreuses mais mieux gérées au fil du temps par des meilleures capacités de surveillance et de récupération postop mises en place après la décharge hospitalière et le retour à domicile (une meilleure gestion du "failure to rescue").
Les visites de sécurité de l’équipe de direction "au pied du lit" (safety round) sont apparues comme un outil permettant d'impliquer les responsables dans la sécurité des patients, en s'inspirant des visites "Gemba" de la méthode Lean. Il repose sur le principe du genshi genbutsu qui signifie "va sur place et observe". Développée par Taiichi Ohno, père de la "Production juste à temps", cette méthodologie constitue une véritable opportunité pour vos collaborateurs. En plus de les aider à quitter la routine quotidienne, les directeurs voient où s’effectue le vrai travail. Cela leur permet de tisser une relation de travail basée sur la confiance. C’est aussi dans l’esprit du Lean l’occasion de relever sur place les problèmes, les dysfonctionnements et les gaspillages les plus fréquents.
Bien que ces visites aient démontré qu'elles pouvaient améliorer la culture de la sécurité et les pratiques cliniques, leur efficacité prouvée demeure variable. Le succès dépend de l'engagement des dirigeants, de la régularité de la mise en œuvre et de l'accent mis sur l'amélioration continue, en impliquant le personnel dans l'identification et la résolution des problèmes de sécurité.
Cette étude vise à les systématiser en concevant, mettant en œuvre et évaluant une stratégie d'utilisation de ces visites dans un secteur de santé intégré espagnol réunissant soins primaires et secondaires et impliquant cinq secteurs coordonnés dans des parcours patients : les soins primaires, les consultations ambulatoires, les services d'urgence, l’hospitalisation et la chirurgie.
L’étude utilise un protocole quasi-expérimental "Avant-Après" - l’introduction des visites - et a été conduite de 2018 à 2023. Les visites sont structurées en quatre étapes : formation de l'équipe, évaluation des indicateurs, proposition d'amélioration et diffusion des résultats.
Au total, 41 visites ont été menées portant sur 122 indicateurs de sécurité du patient et des conditions de travail. L’efficacité est mesurée avant, après avec la passation du questionnaire de culture de sécurité des patients (Hospital Survey on Patient Safety Culture - HSOPS) et l’analyse du nombre et contenu des événements indésirables (EI).
Sur les 41 visites réalisées dans les 5 environnements cliniques, on retrouve un taux de conformité moyen de 71% pour les indicateurs évalués. Le nombre de signalements d’EI a augmenté de 27% entre 2017 et 2023 (interprété comme un signe de transparence plus que de dégradation). Des améliorations significatives ont été constatées dans l’enquête sur la culture de sécurité dans les domaines "Soutien de la direction à la sécurité des patients" et "Retour d'information et communication", "amélioration de la Perception de la sécurité de la part des directeurs".
En conclusion, ces visites de sécurité, lorsqu'elles sont conçues de manière systématique, peuvent améliorer la culture de la sécurité et la qualité des soins de santé, en particulier dans les domaines de la communication et du leadership.
Les conflits interpersonnels à l’hôpital entre médecins et autres professionnels ont fortement augmenté ces dernières années. La plupart des études sur ce sujet se sont concentrés sur les conflits avec les infirmiers et avec l’administration.
La complexité croissante des prises en charges multiplie les conflits possibles avec d’autres acteurs.
Les auteurs proposent une analyse étendue à quatre catégories de conflits avec :
Les données proviennent d’un questionnaire adressé à 1 451 professionnels de santé américains.
Les résultats montrent que le climat social, la charge de travail, et de plus grandes demandes des patients sont trois variables prédisant assez bien les conflits, avec en cascade la survenue de plus de burnout, de turnover, et de réduction du sentiment de sécurité chez les médecins.
Les sources de conflits sont cependant différentes entre les 4 catégories identifiées ci-dessus, et réclament de ce fait des solutions différentes.
L'obésité et les maladies hépatiques stéatosiques sont associées à un excès de morbidité et de mortalité d'origine cardiovasculaire, pulmonaire, métabolique et hépatique. La chirurgie bariatrique a démontré des bénéfices à long terme pour la perte de poids et le taux de mortalité, mais des obstacles à son utilisation persistent.
Cette étude américaine propose une évaluation économique de la chirurgie bariatrique basée sur une cohorte rétrospective de vétérans américains âgés de plus de 18 ans dont l'indice de masse corporelle (IMC) était supérieur à 35 ou dont l'IMC était supérieur à 30 et qui présentaient plus d'une comorbidité métabolique majeure.
Ces vétérans ont été orientés entre 2008 et 2020 soit vers un programme de modification d’hygiène de vie (appelé MOVE) soit vers une chirurgie bariatrique, qui pouvait être une sleeve gastrectomie (SG) ou un bypass/pontage gastrique (Roux-en-Y-YGB).
La cohorte finale comprenait 4 301 sleeve, 1 906 bypass et 31 055 participants MOVE ; parmi lesquels 64 - pour les opérés et 354 pour les participants MOVE - étaient atteints de cirrhose.
L'âge médian de la cohorte était de 52 ans (44-59) avec 25 581 hommes (68,7%) et 11 681 femmes (31,3%).
Comparée à MOVE, la chirurgie bariatrique a été associée à une survie plus longue (9,67 ans contre 9,46 ans pour l'ensemble des patients ; 9,09 ans contre 8,23 ans pour les patients atteints de cirrhose). L'ICER était de 132 207 $ pour la SG et de 159 027 $ le bypass dans les cohortes de cirrhose. La chirurgie bariatrique s’avère rentable à un seuil de consentement à payer de 100 000 $ par année de vie ajustée sur la qualité chez les patients atteints de cirrhose.
En conclusion, la chirurgie bariatrique s’associe à une amélioration de la survie et à la perte de poids attendue, tout en étant rentable. Ces résultats soutiennent l'utilisation élargie de la chirurgie bariatrique chez des patients sélectionnés de manière appropriée, y compris ceux atteints de cirrhose, afin d'améliorer les résultats et de réduire les coûts des soins de santé à long terme.
La question du burnout/épuisement des professionnels de santé a explosé dans la période Covid, mais on sait moins comment ce taux de burnout a changé avant, pendant et après le Covid.
L’étude porte sur cette évolution dans le vaste réseau des Vétérans aux États-Unis.
Cette enquête a utilisé un modèle de cohorte rétrospective traitée par facteurs clés associés à l'épuisement professionnel et au stress professionnel. Les données proviennent des enquêtes annuelles dans 140 centres médicaux conduites de 2018 à 2023.
En 2018, l'échantillon était composé à 71,6% de femmes, avec un âge moyen estimé à 46,31 ans (+-12) et une ancienneté moyenne dans le poste estimée à 8,54 ans (+-7).
Le nombre total de travailleurs de la santé interrogés dans 140 centres médicaux varie de 123 271 en 2018 à 169 448 en 2023.
Les taux annuels d'épuisement professionnel étaient de 30,4% pour 2018, 31,3% pour 2019, 30,9% pour 2020, 35,4% pour 2021, 39,8% pour 2022 et 35,4% pour 2023.
Le stress professionnel largement lié au Covid-19 est monté à 32% pour 2020, 26,9% pour 2021, 29,2% pour 2022 et 21,4% pour 2023. Les deux mesures ont montré une diminution après la fin de l'urgence de santé publique officielle en 2023.
Les médecins de premier recours sont victimes des niveaux d'épuisement professionnel les plus élevés par rapport aux autres spécialités, allant de 46,2% en 2018 à 57,6% en 2022. Plusieurs secteurs de services ont connu une augmentation relative de 10% ou plus de l'épuisement professionnel entre 2018 et 2023, les employés des services de santé mentale, des services dentaires et des services de réadaptation ayant signalé les plus fortes augmentations des taux d'épuisement professionnel au cours de cette période. Les niveaux d'épuisement des répondants qui télétravaillaient la plupart du temps étaient inférieurs à ceux des répondants qui ne télétravaillaient pas.
On retient en conclusion, dans cette étude menée auprès des professionnels de santé du réseau des Vétérans, que l'épuisement professionnel et le stress professionnel ont diminué après la pandémie, mais ils restent élevés par rapport aux niveaux prépandémiques.
L'expérience patient (pour reprendre le terme anglais), traduit en français par le "vécu des soins et la satisfaction du patient", est de plus en plus reconnue comme une composante essentielle de la qualité des soins de santé. Cette expérience recouvre les différentes dimensions de l'interaction d'un patient avec les prestataires de soins de santé qui peuvent influencer sa satisfaction et, en fin de compte, sa propension à porter plainte ou s’engager dans des litiges.
Peu d'études ont porté sur les implications financières de cette expérience du patient, en particulier sur son association avec les coûts des litiges médicaux.
Cette étude coréenne comble ce manque en évaluant dans quelle mesure les chiffres de satisfaction des patients sont en corrélation avec les coûts des litiges médicaux.
L'étude est descriptive, fondée sur le calcul de la fréquence des litiges et sur leurs coût de traitement administratif de tous ordres, et in fine les éventuelles indemnités associées.
L'analyse montre que des scores plus élevés de satisfaction des patients sont généralement associés à une réduction des coûts des litiges médicaux, particulièrement quand l’insatisfaction trouve son origine dans des litiges avec les médecins et les infirmiers.
L’étude montre que l'amélioration de domaines spécifiques de satisfaction du patient, tels que les droits du patient, peut servir de stratégie "rentable" pour à la fois améliorer la satisfaction du patient et réduire les coûts des litiges médicaux. Ces résultats soulignent l'importance de favoriser les soins centrés sur le patient et d'aborder les facteurs institutionnels et contextuels. Ils orientent vers des stratégies ciblées visant à améliorer la satisfaction des patients tout en favorisant la stabilité financière et opérationnelle des établissements de soins de santé.